En même temps, si tu attends c'est que tu peux attendre donc qu'il n'y a pas de souci majeur, c'est parfois ce que j'essaye d'expliquer mais les heures qui défilent usent toutes les patiences.
Entre le bobo au genou et l'infarctus du myocarde, l'un passera avant l'autre (et pourtant les patients les moins urgents sont parfois ce qui crient le plus, celui en train de mourrir est plus calme ...).
La "bobologie" comme on l'appelle couramment dans le métier passe toujours en derniere roue du carrosse parce que précisemment, çà peut attendre.
Avant (il y a environ 15 ans) : les urgences n'étaient pas engorgées de gens qui n'avaient rien à y faire (simple rhume et petites fièvres, pathologies médicales chroniques, personnes agées poly-pathologiques dont personne ne veut et surtout pas la famille qui est "dépassée") et la petite traumatologie était traitée plus vite. Maintenant ce n'est plus le cas.
La société a changé et le recours aux urgences est devenu systématique, pour tout et surtout n'importe quoi (là ou il était avant precisemment destiné à l'urgence vraie et la traumatologie), et celà se paye à tout les niveaux (patients, infirmiers, médecins, spécialistes). Ajoutez à çà le numerus clausus suicidaire qui a fait baisser le nombre de praticiens disponibles à l'echelon national (sinon européen) et les politiques qui n'anticipent pas les besoins réels de la société (tout le monde va aux urgences maintenant) et vous obtenez cette gabegie.
Excusez moi de ce billet qui a un peu d'humeur mais, moi qui me destinait à cette profession, j'en fus écoeuré et garde une rancoeur tenance vis à vis du politique surtout et du "citoyen consommateur inconscient " un peu.